une œuvre au programme, le droit à la ville, henri Lefebvre

le contexte d'un manifeste

Henri Lefebvre : itinéraire personnel et intellectuel

Rapide biographie  sur wikipédia

 

un entretien avec Henri Lefebvre ( 1972)

le contexte des sciences humaines

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réception de l’œuvre et postérité

Sur la production de l'espace, une notion en débat

sur l'héritage d'Henri Lefebvre  :

Un article de Laurence Coste  = "Le Droit à la ville de Henri Lefebvre : quel héritage politique et scientifique ? Espaces et sociétés  / 2010/1 (n° 140-141)

 

"En mars 1968, Le Droit à la ville de Henri Lefebvre paraît. Il provoque une prise de conscience dans l’histoire des idées sur la perception de la ville comme enjeu de société. Il annonce l’arrivée d’une nouvelle réalité, l’urbain, la fin de la ville industrielle et son éclatement en périphéries et banlieues. Cet article montre les prolongements et la modernité des thèses de Lefebvre : ses notions ont été largement reprises, tant au niveau national qu’international, par des praticiens de la politique de la ville et des sociologues de l’urbain, confirmant ses intuitions et ses craintes. Ce livre, par sa démarche, a également favorisé une progression dans l’appropriation de la ville et il laisse des pistes aidant à la compréhension de l’urbain aujourd’hui. La place de ce droit à la ville est une question plus que jamais d’actualité."

Si Lefebvre a sombré dans l’oubli en France pendant un certain temps ,sa « réhabilitation » est surtout le fait des Anglo-saxons.

 

Pour comprendre cette filiation,  un entretien avec Edward Soja, Paris, 30 September 2010 paru dans la revue " justice spatiale", la suite ici 

 

JSSJ: Revenons à Henri Lefebvre. Comment articulez-vous la Justice spatiale au Droit à la ville, élaboré par Henri Lefebvre ? Pourquoi le Droit à la ville est-il aussi central pour théoriser la Justice spatiale ? Pouvez-vous nous l’expliquer ?

 

 Alors que certains des arguments centraux les plus durs et radicaux de Lefebvre ont été adoucis par ces évolutions plus larges, beaucoup subsistent. Ce qui pour moi est particulièrement séduisant dans le concept de Lefebvre, c’est qu’il s’enracine dans une prise de contrôle de la production sociale de l’espace social, dans une prise de conscience et dans une sensibilisation à comment l’espace peut être utilisé pour opprimer et exploiter, et dominer, et créer des formes de contrôle social et de discipline. Cela signifie que les luttes autour d’une gentrification sans frein, ou des communautés fermées, ou des inégalités sur le lieu de travail, ou de revenus, tous les genres d’injustices doivent être vus, au moins en partie, comme étant sous-tendus par les géographies injustes qui ont été socialement créées et dans lesquelles nous vivons. Personne, aucun des auteurs marxistes en géographie ou en sociologie, ou n’importe où aussi bien dans le monde anglophone que francophone, n’a été plus explicite que Lefebvre pour fonder ce dont il parlait au sujet de la production sociale de géographies injustes, pour reconnaître combien l’espace peut être à la fois oppressif et libérateur. Et personne ne rend plus clair que lui la nécessité d’intervenir sur ce processus spatial pour le transformer, le réorienter, pour le rendre plus juste.

 

t donc, il y a presque une nécessité à revenir à Lefebvre et à cette période remarquable qui, je pense, sera reconnue comme l’un des moments les plus importants de la pensée occidentale au 20e siècle. Je fais référence à la période de 1968 à 1974, quand au moins deux personnes, établies la plupart du temps à Paris, Henri Lefebvre et Michel Foucault, ont développé des idées remarquablement similaires sur comment penser spatialement, comment penser de manières nouvelles et innovantes à propos de l’espace et de sa puissance causale, et comment construire une perspective spatiale critique aussi puissante qu’une perspective historique critique. Comment cette convergence de pensées s’est-elle produite ? Lefebvre et Foucault étaient-ils en communication étroite ? Est-ce que l’un a emprunté les idées de l’autre ? Il n’y a quasiment rien d’écrit sur ce moment vraiment remarquable dans le développement de la pensée occidentale du social et du politique. Cela demeure un défi pour les chercheurs futurs de clarifier et détailler ce lien (ou cette absence de lien) entre Lefebvre et Foucault

 

la suite à lire !

enfin, Le Droit à la ville et les mouvements urbains contemporains

Dans Rue Descartes 2009/1 (n° 63), pages 40 à 50


quelques conférences

 extraites du  Colloque "50 ans après 'Le Droit à la ville', quelle actualité ?" 2018

 

 

"Au printemps 1968, Henri Lefebvre publiait Le Droit à La Ville. Des décennies plus tard, le droit à la ville semble une notion en vogue. Des universitaires, des acteurs publics, des mouvements citadins voire des organisations internationales comme les Nations Unies, s’emparent du concept pour en donner leur propre compréhension. Parfois, il s’agit de mettre en évidence ce que veut dire être citadin dans une ville, parfois l’objectif serait de légitimer telle ou telle action publique. Ailleurs encore, le droit à la ville viserait à pacifier les contestations sociales. Les mouvements sociaux en font un slogan qu’ils crient haut et fort pour réclamer leur place dans la ville. Certains Etats comme le Brésil l’inscrivent même dans leur législation. On observe donc une tendance à l’institutionnalisation du concept, mais aussi un certain étirement de son sens originel défini par Henri Lefebvre.
Fortement ancré dans une approche révolutionnaire, Le Droit à la ville a été presque absent des débats sociologiques sur la ville pendant plus de vingt ans. Récemment, il revient en force notamment grâce aux travaux anglophones du courant de la géographie radicale qui l'opposent au caractère formaté et autoritaire des politiques néolibérales d’aménagement des villes.
Cette conférence a pour objectif, en mobilisant des chercheurs et chercheuses de CITERES, mais aussi de communautés scientifiques francophones et anglophones de s’interroger sur ces évolutions de l’usage du concept du droit à la ville. Trois axes de réflexions sont proposés :
Qu’apporte le retour sur la définition et le cadrage faits par Henri Lefebvre sur le Droit à la ville ? Quelle est aujourd’hui la pertinence de la notion ? Quelles en sont les limites ?
Quelles sont les raisons de la montée en puissance du concept dans le monde universitaire anglophone et de son affaiblissement dans le contexte français ?
Qu’est-ce que la multiplication des usages du droit à la ville signifie et implique ? Comment la comprendre ?"

 

 

Commémorer le Droit à la ville de Henri Lefebvre" (Grégory Busquet, Université Paris Ouest, Mosaïque, LAVUE) =

 

"La pensée lefebvrienne anglophone contemporaine et sa conception française" (Claire Revol, Institut de géographie alpine)

 

Relire le droit à la ville sur un autre terrain et à une autre époque  = l'exemple de Lomé, en Afrique ="'Droit à la ville de fait' : Remise en ordre de l'espace urbain et pratiques ordinaires, en situation à Lomé" (Amandine Spire, Université Paris Diderot, CESSMA)

 

Table ronde sur "Le droit à la ville"